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La gazette d'Aliahova : actualité de Michel Henry

Actualité concernant le philosophe Michel Henry (bibliographie, informations)

LA GAZETTE D’ALIAHOVA « En tout, henryen! » n. 88, novembre 2017

 

 

Texte de Michel Henry (portugais):

 

O começo cartesiano ea ideia de fenomenologia, trad. Adelino Cardoso (www.lusosofia.net)

 

 

Ouvrage traitant de Michel Henry

 

 

  • Une fois n’est pas coutume voici les références d’un roman, et même d’un polar (mais Michel Henry n’at-il pas écrit Le cadavre indiscret ?)

Thierry Berlanda : Naija, Ed. du Rocher, 2017, dont l’auteur nous dit qu’il s’agit du « premier "thriller henryen" (outre qu'Henry y est cité, c'est tout l'argument dramatique qui est marqué de son sceau ».

Cette référence a fait resurgir en moi une leçon d’écriture prodiguée par Michel Henry au détour d’une conversation : « Tout bon livre (y compris un livre de philosophie) doit être structuré comme un roman policier : d'abord de fausses pistes pour égarer le lecteur, avant le dévoilement final en forme de coup de théâtre ». On remarquera que c’est ainsi qu’est construit L’essence de la manifestation, le livre fondateur de la pensée henryenne : on y trouve d’abord exposées un certain nombre de thèses et de systèmes dans des termes qui semblent élogieux, voire révérencieux, avant que la conclusion ne soit assénée, selon des formes diverses : tout cela est très remarquable et intéressant mais totalement faux…Cette manière d’exposer sa pensée restera largement utilisée par la suite tout au long de l’œuvre.

 

  • Nicolas Chaignot Delage, Christophe Dejours : Clinique du travail et évolutions du droit, PUF, 2017. (Contient Travail et corpspropriation : de Michel Henry à Christophe Dejours, par Benoit Kanabus)

 

 

 

Articles et contributions en langues étrangères consacrés, en tout ou partie, à Michel Henry

 

Max Schaefer : The Failure of Life : Michel Henry and the Ethics of Incompleteness (Symposium, n. 21, 2, 2017)

 

 

Site internet

 

Cf. https://lasnuevemusas.com/michel-henry/

 

 

 

 

 

 

 

 

Colloques, cours et rencontres :

 

  • Coloquio internacional dedicado al aparecer en cuanto tal (Henry, MerleauPonty, Patocka) que tendrá lugar en el Instituto de Filosofía de la Universidad Católica de Chile los días 5 y 6 de diciembre. Contará con conferencias de los profesores Grégori Jean, Karel Novotny, James Dodd, Mariana Larison, Graciela Ralon, Eduardo González Di Pierro y la doctoranda Fernanda Núñez. Grégori Jean realizará un seminario sobre el erotismo henryano el día 6 de diciembre

 

- Groupe de réflexion éthique et Phénoménologie de la Vie, L’Arche le Sycomore (74 rue Léon Costa de Beauregard, 73 490 La Ravoire, près de Chambéry, le vendredi 18h00 à 21h00 et samedi 9h00 à 14h00)

 

Thème général en 2017 : "Barbarie, Individu et Société“, lecture commune de  La Barbarie, Paris, Grasset, 1987 (nouv. éd. PUF)

 

3-4 novembre 2017: Quel futur?, pp. 7-11 et 241-247 (introduction et conclusion)

Il est demandé à chaque participant d’apporter des textes ou d’autres documents (témoignages, musique, images etc.) pour illustrer la puissance des sentiments éprouvés  dans son expérience propre et/ou dans la rencontre avec les malades.

Renseignements supplémentaires par Dr Catherine d’Aranda: fratolosocapi@wanadoo.fr ou Dr Colette Assouly : crotus59@hotmail.fr  et Rolf Kühn: rw.kuehn@web.de

 

                         

 

Souvenirs

J’ai pris la décision de publier régulièrement dans ce blog une série de souvenirs de Michel Henry qui ne semblaient pas pouvoir être intégrés dans un ouvrage. Ces «souvenirs » recouvrent une trentaine d’années de fréquentation d’un homme et d’une pensée qui ont eu sur ma vie une influence décisive, à beaucoup d’égards. Il s’agit à la fois de données qui me semblent pouvoir apporter un éclairage complémentaire sur certains aspects de l’œuvre, ou d’éléments personnels qui aideront ceux qui ne l’ont pas approché à se  faire une idée du vivant qu’il était. Certains pourront s’étonner de la faible abondance des matériaux. J’y vois plusieurs raisons possibles :

 

  • Autant que faire se peut, il s’agissait de ne pas répéter, de manière plus fruste, ce que Michel Henry avait déjà mieux exprimé dans les quelques milliers de pages qu’il nous a léguées ou qui lui ont été déjà consacrées.
  •       Beaucoup de ces rencontres ont eu lieu sur un plan simplement amical et hors de tout contexte « philosophique ». Leur impact n’en a pas été moins grand pour autant  mais relève de la stricte sphère privée et de l’apparente insignifiance de ces petites choses dont la somme finit par constituer nos vies.

Voici donc le premier épisode de cette nouvelle série :

  1. Jour de grève

     En 1973, à l’université Paul Valéry de Montpellier. Selon une tradition locale bien ancrée la grève générale paralyse tous les cours. Il faut croire, cependant, que la raison, cette fois, doit être d’importance car Michel Henry a décidé de s’y associer et de remplacer le cours initialement prévu par une évocation de sa rencontre avec Martin Heidegger.

     Dans l’immédiat après-guerre, en compagnie de deux autres jeunes philosophes, Jean Beaufret et Henri Biraud, il a l’occasion de rendre visite au maître allemand reclus dans son refuge de la Forêt Noire et qui les reçoit dans sa maison forestière. Heidegger leur explique longuement son analyse de la transcendance : il pose un livre sur la table et fait alors remarquer qu’il s’agit seulement d’une commodité de langage, parfaitement impropre, lorsque nous disons que désormais « le livre touche la table ». En réalité il ne faut ni affirmer qu’il la touche ni, d’ailleurs, qu’il ne la touche pas. En tant qu’étants enfermés chacun dans des limitations mondaines qui ne définissent ni intériorité ni ouverture ekstatique vers quelque chose d’autre, ils demeurent essentiellement étrangers l’un à l’autre, sans aucune mise en relation possible, simples éléments partes extra partes d’un même monde indifférencié et opaque dans lequel ils sont immergés. Il n’en va pas de même avec cette main, qu’il fait à présent reposer sur la surface de bois. En tant qu’elle est habitée par la transcendance définissant en propre l’être-là de l’homme, elle se trouve constituée par cette ouverture même qui la met toujours-déjà en relation avec un autre que soi, jusqu’à pouvoir l’éprouver sur le fond d’une distance qui n’en est pas supprimée pour autant mais en présente simplement un mode particulier de réalisation : ce que nous appelons alors « toucher ».

       Sans doute Michel Henry montrera-t-il bientôt l’insuffisance radicale de cette thèse – « La transcendance n’est pas l’essence de la transcendance » – et  fustigera-t-il une théorie entrant dans cette catégorie du « monisme ontologique » pour qui « la subjectivité du sujet n’est que l’objectivité de l’objet », mais ces analyses de la transcendance restent un acquis exemplaire qu’il s’agira d’intégrer dans la description de la structuration généalogique vivante immanence-transcendance qui parcourra ensuite toute la pensée henryenne. Tandis qu’il nous  rappelait ainsi le souvenir de cette rencontre on sentait fortement la révérence gardée vis-à-vis d’un penseur contre qui, c'est-à-dire, au fond, avec qui, il lui avait fallu mener une confrontation philosophique déterminante – on se souviendra que son œuvre première et maîtresse, L’essence de la manifestation, commence par une citation de Sein und Zeit. Lorsque sera publié en France le livre de Farias sur l’inhérence de l’idéologie nazie à la pensée de Heidegger, et cependant que je lui posais la question, Michel Henry répondait sans ambiguïté dans un entretien publié dans la revue Impressions du Sud (n. 17, 1988) : « Le débat actuel sur Heidegger me semble une source de confusion. N’étant pas heideggerien, je ne puis être suspecté de partialité si je dis que le contenu philosophique de l’heidegerrianisme n’a aucun rapport avec le nazisme. »

 

à suivre…

 

 

 

 

Bibliographie henryenne

 

Je continue de mettre à jour une bibliographie de et sur Michel Henry, commencée il y a près de vingt ans. Si vous souhaitez la recevoir, n’hésitez pas à me la demander et je vous l’enverrai aussitôt.

 

 

Publications personnelles

 

Philosophie :

À l’Orient de Michel Henry, Paris : Éd. Orizons, 2014

Épreuve de soi et vérité du monde : depuis Michel Henry, Paris : Éd. Orizons, 2016

 

Autres textes :

 

Roland Vaschalde (textes) / Pierre Rivas (photos) : Signes d’étangs, Éd. de la Fenestrelle, 2015

Roland Vaschalde (textes) / Pierre Rivas (photos) : Chaos : Nîmes-le-Vieux, Éd. de la Fenestrelle, 2017

 

 

 

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