1 Septembre 2018
Ouvrages en langue française consacrés, en tout ou partie, à Michel Henry
- Religion et vérité. La philosophie de la religion à l’âge séculier, Presses Universitaires de Strasbourg, 2017
- Descartes et la phénoménologie, Hermann, 2018
- Noël Doolalila : Phénoménologie de la crise : Husserl, Heidegger Henry, Spinelle, 2018
Ouvrages en langue étrangère consacrés, en tout ou partie, à Michel Henry
-Ellen Wilmes : Nicht-Dualität : Dôgen Zenji trifft Michel Henry, Traugott Bautz, 2018
(Je ne connais pas le contenu de ce livre mais je me réjouis que de plus en plus de publications s’intéressent à la comparaison de la pensée henryenne avec les traditions orientales, et notamment le zen, comme j’essaie de le faire depuis quelques années)
Sabina Kruszyńska : Kulturalny barbarzyńca. Fenomenologia radykalna Michela Henry'ego jako filozofia sztuki życia, Wydawnictwo Universitas, 2018
- Steven De Lay : Phenomenology in France : A Philosophical and Theological Introduction, Routledge, 2018 - Jason W. Alvis : The Inconspicuous God : Heidegger, French Phenomenology, and the Theological Turn, Indiana University Press, 2018-Atilano Domínguez Basalo : Introducción a la fenomenología de Michel Henry, Madrid : Vivelibro, 2018 - Rolf Kühn : Lebensmystik : Ursprüngliche Erfahrungseinheit von Religion und Ethik im Spiegel "philosophischer Mystik’’ Dresden : Text & Dialog 2018 :
Teil I: Einheit und Leben 1. Johanneische Mystik und Lebensphänomenologie 1) Das eine Leben Gottes und die mystische Sohnschaft 2) Wissen und Glauben 3) Lebensmystik "gegenseitiger Innerlichkeit"
2. Ungeteiltheit als Immanenz bei Meister Eckhart 1) Immanenz und Hervorquellen des Lebens als "Gottheit" 2) Lebensmystik als Bejahung ohne Seinsanalogie 3) Proto-Relationalität des überwesentlichen Lebens
3. Spinoza und die Einheitserprobung im Selbstverstehen 1) Die Phänomenalität des ipsum intelligere 2) Immanente Kausalität und Transitivität 3) Dritte Erkenntnisart und Affektivität als lebendige Substanz
4. Das innere "geistige Ich" nach Maine de Biran 1) Transzendentale Apperzeption und göttliches Lebensgefühl 2) Das Ich als Offenbarung Gottes 3) Lebensmystik und universal ethische Gemeinschaftlichkeit
Teil II: Mystik und Dekonstruktion 5. Fichtes Mystik des ewigen Wortes als "Fleisch" des Daseins 1) Wissenschaftslehre und Schöpfungsbegriff 2) Leben als Immanenz und Inkarnation 3) Christi innere Gesinnung als Modell für das Ich und sein Sollen
6. Henri Bergson und der lebensmystische élan vital 1) Leben als durée (Dauer) 2) Oberflächen- und Tiefen-Ich - mit Blick auf Batailles "Verschwendung" 3) Zwischen Erstarrung und Lebensmystik - das Lachen
7. Mystikrezeption und Dekonstruktion seit Heidegger 1) Heidegger und das reine Bedürfen als Selbstgebung 2) Die Mystikkritik bei Jacques Derrida und Marions Replik 3) Michel Henry - Mystik als Praxis des Gefühls 8. Mystik und jouissance in der Psychoanalyse Lacans 1) "Zerteilter Leib" und mystisches Sprechen 2) Psychoanalyse und Inkommensurabilität von Sinn/Sein 3) Lebensmystik und subjektiver Akt
Ausblick: Ästhetik und Lebensmystik | |
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Articles et contributions en langue française consacrés, en tout ou partie, à Michel Henry
Frédéric Seyler : La phénoménologie comme image de la vie. La radicalisation du projet phénoménologique chez Michel Henry (Proceedings of the XXIII world congress of Philosophy, n. 27, 2018)
Articles et contributions en langue étrangère consacrés, en tout ou partie, à Michel Henry
- Andrés Eduardo Aguirre Antúnez, Erika Rodrigues Colombo, Jacqueline Santoantonio, José Tomás Ossa Acharán, Julio César Menéndez Acúrio : Fenomenology of Life in clinical research / Fenomenología de la vida en investigaciones clínicas / Fenomenologia da Vida em Pesquisas Clínicas (Phenomenological Studies - Revista da Abordagem Gestáltica , n. XXIV, 3, 2018)
Thèses :
Bernadin Sèdjro Boko : Subjectivité vivante et filiation chez Michel Henry. Institut catholique de Paris, 2017
Souvenirs:
10) Comment j’ai écrit une partie de C’est moi la vérité…
… (Cette suite de points de suspension pour matérialiser le silence que je laisserais planer, en cet instant, si ce témoignage était oral, pour laisser le public s’imprégner de l’énormité de l’annonce. Pour prolonger aussi, savamment, la perplexité, l’incrédulité des uns, la curiosité, le désarroi des autres.) Beaucoup de bruit pour rien :
Cela se passe en 1995, dans la forêt de Parlatge (joli nom occitan qui désigne le parler, la parole), un des lieux de randonnée favoris de Michel Henry, sur les contreforts des Cévennes, où alternent bois de conifères et vastes étendues herbeuses. Jamais encore, je crois, depuis vingt ans que je le connais, je ne l’ai vu aussi heureux, sur les plans humain et philosophique qui pour lui coïncidaient autant qu’il est possible. Il m’expose en détail le livre qu’il est en train de terminer, sur le christianisme, et la jubilation qu’il éprouve à le faire, à retrouver dans les paroles des Evangiles la vérité de ses propres analyses, le bonheur de se déprendre des obligations universitaires pour plonger dans des textes transis par la vie même, jusqu’à l’exultation. Il me dit aussi, avec gravité et révérence, combien il pense avoir progressé dans sa description des structures phénoménologiques essentielles, en distinguant l’auto-affection forte de la Vie absolue et l’auto-affection faible de la vie des vivants, néanmoins tenues dans une unité irréductible, et comment, par là, il estime avoir conduit plus profond encore l’intuition géniale de Maître Eckhart.
Je sais déjà en l’écoutant, en suivant la puissance et l’intensité de ses analyses, leur originalité inouïe aussi, que ce livre sera un très grand livre, un livre renouant avec l’extrême radicalité et le caractère novateur de L’essence de
Je garde toujours en moi le bonheur partagé de cet échange, advenu de façon apparemment surréaliste sur un sentier de campagne, et me félicite sans restriction de la suggestion que le moment me suggéra et qui me semble honorer mieux le texte extraordinaire auquel introduit la formule.
Colloques, cours et rencontres :
Le début du XXème siècle voit fleurir diverses critiques de la rationalisation scientifique et technique du monde. Parmi celles-ci, se trouve celle de l’entreprise phénoménologique husserlienne dans la Crise des sciences européennes. Husserl y déplore la construction galiléenne d’un « monde objectif » occultant ce monde-de-la-vie « qui s’éprouve effectivement ». Le monde étant séparé de l’épreuve dont il est indissociable, il ne reste plus de lui que cet en-soi fantomatique qui se déploie selon ses propres lois. Un monde qui, dans son indifférence à la vie subjective qui l’habite, est devenu, selon Husserl, insensé. Toute la tradition phénoménologique prolonge et renouvelle cette critique du monde objectif. Mais ne risque-t-on pas alors de rejeter le monde avec son objectivité ? Ou la phénoménologie ne se risque-t-elle pas à en faire de nouveau l’épreuve pour le faire réapparaître au-delà ou en deçà de toute objectivation ?
Or les nouvelles descriptions phénoménologiques du monde permises par cette critique, ne sont pas sans implications pour le monde lui-même, qu’elles soient éthiques, socio-économiques, politiques ou esthétiques. Cette interrogation ouvre alors différents champs de réflexion.
Le concept de « monde » constitue un enjeu crucial dans le débat qui oppose les deux grands courants de la phénoménologie, intentionnelle et non-intentionnelle.
Du point de vue de la seule œuvre husserlienne, la critique de l’objectivité du monde ne la maintient-elle pas en partie ? Pour n’être plus objectif au sens d’indépendant, le monde ne reste-t-il pas « objet » de la conscience, tenu à la distance théorique de l’intentionnalité constituante ? Or, comme le laissent déjà présager certains textes de Husserl, l’objectivité de l’objet n’épuise pas réellement l’apparaître du monde, le comment originaire de sa manifestation. Il s’agit donc de repenser l’épreuve du monde au-delà ou en deçà de toute objectivité. Ce questionnement s’ouvre alors à toute la tradition phénoménologique husserlienne et post-husserlienne, dessinant différents thèmes d’investigation :
Le monde se fait-il l’objet d’une saisie, ou l’horizon infini de toute expérience ? Cet horizon résulte-t-il d’une synthèse de nos expériences individuelles d’objets intramondains, ou les précède-t-il (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty) ? Peut-il être reconduit à une création de l’imagination (Kant, Heidegger, Henry), ou précède-t-il toute création comme toute position ?
Le monde est-il l’objet d’une constitution, ou la condition de toute subjectivation ? Cette antécédence doit-elle être pensée sur le mode d’une appartenance corporelle et dynamique (Patočka, Merleau-Ponty, Barbaras), comme mouvement individualisant (Fink), ou encore comme l’antécédence de la terre qui supporte et précède toujours son intériorisation (Levinas) ?
Le monde est-il « intérieur », au sens d’inhérent à la structure même de l’être-au-monde (Heidegger) ? Peut-il alors être repensé comme relatif à un projet-de-monde déterminé, configuré et bouleversé par les événements qui nous adviennent (Binswanger, Romano) ? Ou l’intériorité du monde se laisse-t-elle penser comme intériorité au monde, en termes d’appartenance ? Comme « chair » de laquelle nous participons (Merleau-Ponty), « demeure » ou « alimentation » (Levinas) ?
Comment penser ensemble, le « monde » et la « vie » (Henry, Barbaras) ? Le monde est-il voué à apparaître sur le mode d’une objectivité inerte et désaffectée, occultant l’intériorité pathétique de la vie ? Ou ne peut-il être repensé depuis elle, comme ce monde sensible ou pathétique, de part en part transi d’affectivité, ne s’éprouvant qu’en et depuis la vie ?
Le monde social et intersubjectif résulte-t-il d’actes empathiques de l’ego (Husserl, Fink, Stein) ? Ou précède-t-il toute existence individuelle (Husserl, Fink, Scheler, Heidegger, Merleau-Ponty) ? Ainsi tissé d’un même flux intercorporel, est-ce à dire que le monde social n’admet pas d’altérité, l’altérité n’apparaissant jamais qu’en dehors du monde (Levinas) ? Ou l’altérité est-elle l’un des modes de son apparaître ?
La critique phénoménologique du monde objectif de la science et de la technique a comme enjeu éminemment éthique, la possibilité de sa ré-humanisation.Kierkegaard ne disait-il pas déjà de la frénésie d’objectivité qu’elle est une folie de l’inhumanité ? Si diverses pensées phénoménologiques semblent s’accorder sur ce diagnostic, elles n’en divergent pas moins quant aux solutions prescrites. Comment ré-humaniser un monde aujourd’hui largement façonné par les lois objectives d’une technoscience autorégulatrice ? D’où le monde pourrait-il tenir un salut ? Est-ce par le renouvellement de sa rationalité, à condition d’être réinvesti d’une rationalité théorétique originaire, objet d’une connaissance universelle ou d’une rationalité pratique inhérente à sa perception axiologique ? Ou est-ce par un retour à l’affectivité, support et condition même de l’éthique ? Le monde peut-il redevenir un monde-de-valeurs s’il est incessamment reconduit au lieu assumé d’une épreuve affective ? Cette épreuve affective se laisse-t-elle penser comme saisie axiologique de valeurs idéales ? Depuis l’épreuve religieuse que le vivant fait de la Vie absolue ? Ou encore, comme l’épreuve de notre responsabilité face à l’altérité ?
L’enjeu éthique de cette critique devient sociétal dès lors que le monde objectif devient le monde économique de la vie. L’objectivité du monde social et économique ne s’atteint qu’au prix d’une autre forme d’« aliénation ». Le monde, ainsi régulé par des lois économiques objectives, ne se sépare pas seulement de l’épreuve sensible indissociable de sa perception, mais de l’activité humaine, indissociable de sa production. Et le travail ou l’activité humaine se trouvent arrachés à leur tour à leurs dimensions subjectives et affectives. Se pose donc la question de savoir si l’objectivité du monde relève de son mode essentiel de manifestation ou si elle ne résulte pas plutôt de révolutions historiques successives : scientifique, économique, industrielle et informatique. Comment dès lors repenser le monde socio-économique en deçà de l’apparente objectivité de ses lois ? Comment réinvestir le monde de l’activité subjective et vivante dont il n’est à l’origine que le déploiement ?
Ce questionnement s’adresse tout autant aux lectures phénoménologiques de théories politiques, sociologiques et économiques, qu’aux lectures politiques ou sociologiques de théories phénoménologiques.
« Un monde par essence esthétique, écrit Michel Henry, va cesser d’obéir à des lois esthétiques, telle est la barbarie de la science ». N’est-ce pas dès lors l’art lui-même qui peut rendre au monde sa dimension pathétique, sa part d’épreuve constitutive ? Le motif phénoménologique de la fonction salvatrice de l’art face au monde de la technique, peut-il être envisagé du point de vue d’une réhabilitation ou d’une révélation d’un monde esthétique ? Comme dévoilement poétique ? Comme expression du sentir corporel ? Ou encore, comme expression, dans le monde, de toutes les nuances émotionnelles de la vie ?
Le colloque est ouvert à toutes les personnes travaillant en phénoménologie et souhaitant proposer une réflexion historique ou problématique sur l’approche phénoménologique du monde ainsi que sur ses enjeux éthiques, socio-économiques, politiques et esthétiques. Sera bienvenue, toute proposition de communication proposant une réflexion sur le monde susceptible de s’inscrire dans l’un des différents axes problématiques dégagés par l’argumentaire.
Le colloque est organisé autour de conférences plénières et d’interventions réparties en sections thématiques.
Toute personne désirant proposer une contribution peut soumettre un résumé de la communication (15 à 20 lignes), à l’adresse suivante fonds-michelhenry@uclouvain.be.
Chaque proposition fera l’objet d’un accusé de réception et la décision d’acceptation du comité organisateur parviendra à l’intéressé(e) au plus tard le 20 avril 2018.
Les frais de déplacement et de séjour sont à charge des personnes proposant une contribution (des informations sur les possibilités d’hébergement seront communiquées sur demande).
Un certificat de participation sera délivré à quiconque en fera la demande, la contribution pouvant être comptabilisée dans le cadre de la formation doctorale, selon les normes particulières en vigueur.
Les travaux du colloque seront publiés.
JEAN LECLERCQ, Professeur, Fonds Michel Henry, Institut supérieur de philosophie, Université catholique de Louvain
PAULA LORELLE, Chargée de recherche FNRS, Fonds Michel Henry, Institut supérieur de philosophie, Université catholique de Louvain
Bibliographie henryenne et publications personnelles (ouvrages) :
Je continue de mettre à jour une bibliographie de et sur Michel Henry, commencée il y a plus de vingt ans. Si vous souhaitez la recevoir, n’hésitez pas à me la demander et je vou
Philosophie :
À l’Orient de Michel Henry, Paris : Éd. Orizons, 2014
Épreuve de soi et vérité du monde : depuis Michel Henry, Paris : Éd. Orizons, 2016
Autres textes :
Roland Vaschalde (textes) / Pierre Rivas (photos): Signes d’étangs, Éd. de la Fenestrelle, 2015
Roland Vaschalde (textes) / Pierre Rivas (photos): Chaos: Nîmes-le-Vieux, Éd. de la Fenestrelle, 2017
L’art de Joëlle Buisson : encres, peintures, haïkus, Éd. de la Fenestrelle, 2017
Roland Vaschalde (textes) / Pierre Rivas (photos): Les Jardins aux reflets de Nîmes, Ed. de la Fenestrelle, 2017